A la rencontre de GOGOL

Le reportage de la soirée (photos Aline Meilland) :
             
 
 
             
 
 
             
 
 
             
 
 
             
 
 
             

La presse en parle :  


A la rencontre de Gogol  (1809-1852) Romancier, nouvelliste, dramaturge, poète et critique littéraire russe d'origine ukrainienne, Nicolas Vassiliévitch Gogol est considéré comme l'un des écrivains classiques de la littérature russe.
En 1842 sera créée à Saint-Pétersbourg   Hyménée, pièce en deux actes, écrite entre 1833 et 1835.

Création d’HYMENEE à Bourges :   Six mois avant l’ouverture de la Maison de la Culture, c’est au Théâtre Municipal, que fût présentée, le 15 février 1963 cette création qui a marqué une nouvelle réussite à l’actif de la Comédie de Bourges et de Gabriel Monnet qui en avait assuré la mise en scène.

CD - livret – expo photos :   Retrouvé dans les archives de Double-Cœur, restauré et numérisé, l’enregistrement public de l’intégralité de cette pièce a fait l’objet de l’édition d’un double CD accompagné d’un livret reprenant des extraits du programme, des articles de presse de l’époque il enrichira le catalogue des publications de Double-Cœur.


En présence de la plupart des comédiens, artistes et techniciens qui faisaient partie de la distribution d’Hyménée, la présentation au public du 28 septembre 2016 de cet album, sera également l’occasion de découvrir l’exposition d’une série de photos scéniques de Michel Menant.



EN BREF PAR LE METTEUR EN SCENE

Les êtres humains décrits par Gogol dans Hyménée, sont des PRODUITS SOCIAUX, fabriqués, façonnés par les conventions de leur temps, plutôt qu’animés par les exigences de leur vie intérieure.
En ce sens, ils sont russes du XIXè siècle, à la manière de l’HOMME RUSSE dont Gogol nous dit qu’il S’EST EFFRAYE DE VOIR SON NEANT.
Toute liberté personnelle, en eux, semble éteinte. Pantins effarants et creux, mus par on ne sait quels ressorts, girouettes livrées à tous les vents (le démentiel Kotchkariov ne se privera pas de souffler dessus) ils procèdent d’une société devenue à elle-même, son propre théâtre.
C’est pourquoi j’ai tenu à ce que le décor ne dissimule pas la scène, mais au contraire la dévoile. Ces personnages grotesques, absurdes, m’ont parus à leur place, dans cet univers de murs, de portes, de pendrillons, de perches, où tout peut servir à tout.
Creusons bien cette comédie d’un ailleurs et d’un autre temps. Elle doit nous laisser voir la vérité d’ici et de maintenant.
LES AUTRES, HELAS, C’EST NOUS dit Bernanos.
La scène re-présente
Tout ce qui paraît, ne transparaît pas forcément. Le faux semblant est entré dans la vie comme une herbe folle, et le faux théâtre avec lui.
Et ils écoutent, et ils regardent comme s’ils dormaient dit Claudel. La belle affaire que de se réjouir d’hommes pris au piège.
Il est vain de faire croire qu’un tissu rouge arrangé au bout d’une lance est le coeur du héros assassiné. L’art n’est pas d’arranger le tissu, mais de faire admettre qu’un coeur devienne pareil à cette chiffe dérisoire.
L’illusion peut se nourrir de la naïveté des hommes. Les endormir. Le mensonge aussi. Mais l’innocence véritable lui résiste.
L’homme éveillé se nourrit d’évidences.
Transmettre les sentiments des gens qui sont comme ça, qui font ça.
Pousser le documentaire jusqu’à devenir du théâtre ?...
Je me suis dit : si l’on creuse la vie, on trouve le théâtre. Donc, si l’on creuse le théâtre, on trouve la vie. Qui s’exprime ainsi ?...Le plus jeune et le plus doué des metteurs en scène du nouveau cinéma, Jean-Luc Godard.



Nous n’habitons pas que dans nos murs et parmi nos objets, mais dans les yeux et la pensée des autres. Depuis toujours, les murs de la salle et certains visages du public entrent dans le décor et dans le jeu. Exemple : un soir au Théâtre Français : Musset Un cou blanc, délicat, et dont la neige effacerait l’éclat. Au concert, le violoniste et son violon laissent voir la musique. Au théâtre, la musique aide à les voir. J’ai vu le spectateur déguisé regarder l’acteur dénué. Le décor n’a pas pour but de dissimuler ou de meubler la scène, mais de la métamorphoser. Les objets sont encore du langage humain.
     Gabriel Monnet


DISTRIBUTION
par ordre d’entrée en scène
PODKOLIOSSINE, Conseiller de Cour : Jacques ROUX
STEPANE, Valet de Podkoliossine : Jean-Jacques BELLOT
FIOKLA IVANOVNA, marieuse professionnelle : Rose THIERY
KOTCHKARIOV, ami de Podkoliossine : Gabriel MONNET
DOUNIACHKA, jeune servante d’Arina Pantéléiévna : Anna KOVAR
AGAFIA TIKHONOVNA, fille de marchand, jeune fille à marier : Christine THERY
ARINA PANTELEIEVNA, sa tante : Sophie SAM
OMELETTE, employé de Chancellerie : Alphonse THIVRIER
ANOUTCHKINE, officier d’infanterie en retraite : Henri MASSADAU
JEVAKINE, officier de marine en retraite : Marcel GUIGNARD
STARIKOV, marchand : Jean-Jacques BELLOT
REALISATION
Photos scéniques : Michel MENANT
Graphiste : Christian DELORME
Décors : construits dans les ateliers municipaux: François CARRE, Jacques VACHER, direction Igor HILBERT
Costumes : réalisés dans les ateliers de la Comédie de Bourges : direction Viviane ROGE
Spectacle créé au Théâtre Municipal de Bourges les 15, 16 et 17 février-2 mars-6 et 17 avril 1963, puis en tournée dans toute la France.
Editions : Nicolas Gogol – « OEuvres complètes » – La Pléïade n° 185 - avril 1966
Nicola Gogol – « Théâtre » – Denoël 1955, réédité en 1966
Enregistrement public : le 17 février 1963 par François Carré



LA COMEDIE DE BOURGES AVEC « HYMENEE » « A signé un nouveau contrat avec le succès »
« J’aime les soirs de « première ». Car maintenant grâce à la « Comédie de Bourges », nous pouvons nous payer le luxe d’avoir des « premières »… »
« … C’est la cinquième fois que la « Comédie de Bourges »…fournit aux fervents cet instant d’émotion spéciale quand se lève le rideau sur une création… »
« … Il est difficile de comparer les genres et de dire : « la cinquième pièce …était meilleure que les quatre autres ». Ce ne serait pas exact…mais j’avoue que l’on prend grand plaisir à cette oeuvre de Gogol : avec Hyménée, notre Centre Dramatique National renoue avec le succès et signe un contrat prometteur d’avenir… »
« … Tout est en place, bien rôdé et le mécanisme se développe sous nos yeux ravis, aux sons particulièrement appropriés de la boîte à musique… »
« … Faut-il insister sur le montage de G. Monnet, sur certaines trouvailles de mise en scène qui valorisent le texte de Gogol ? Cela paraît inutile puisque l’ensemble est réussi.
Bravo à tous, donc et merci ».


Louis Carraz – La Nouvelle République





Hier soir au Théâtre Municipal
LA COMÉDIE DE BOURGES
A présenté sa nouvelle et originale création : « HYMENEE » de Nicolas Gogol



« Chacune des créations de la Comédie de Bourges ouvre aux spectateurs un monde nouveau à explorer ».
« … Certes voilà une pièce qui n’est pas difficile à comprendre et son spectacle offre de quoi plaire à tous… »
« … La mise en scène de Gabriel Monnet est « aérienne ». Il joue aux marionnettes avec ses personnages, dans une demeure aux murs transparents, et enveloppe le tout dans des airs de boîte à musique.
La distribution est excellente…Les éléments de décor, dus à Claude Bignolas, d’une aérienne légèreté, bâtissent parfaitement cette maison aux murs de verre… Les costumes de Jean Mary sont bien conçus…La gamme très étudiée des éclairages d’Igor Hibert achève de donner à la pièce l’ambiance voulue par le metteur en scène.
Une création importante qui marque une nouvelle réussite à l’actif de Gabriel Monnet et de la comédie de Bourges. »


Roger Rabot - Le Berry Républicain