lecture théâtralisée
« La Cavalcade de Claude Gobin »
adaptation et interprétation de Jean-Claude Giraudon et Didier Cousin
Jeudi 1er juin 2017 à 19h30 à l’amphithéâtre du Museum :
Au début des années soixante, jeune élève au lycée
Alain-Fournier, à Bourges, j'ai eu le privilège de vivre la singulière aventure
des débuts de la Maison de la Culture, sous la houlette inspirée de Gabriel
Monnet. Paul Sauvadet, mon professeur de Français, m'avait transformé en
spectateur assidu et, un peu plus tard, Henri Gillet nous enseignait le grec,
en fin d'année scolaire, dans la salle de lecture du mythique bâtiment de la
place Séraucourt.
Tout
naturellement, à cette époque, j’ai eu maintes fois l’occasion d’applaudir
Jean-Claude Giraudon, sociétaire de la Comédie de Bourges, souvent distribué
dans les pièces de Pierre Halet, montées par Monnet, sur la grande scène de la
« MaCu ».
Sa vocation dramatique, il la devait à Claude Gobin, je dois
la mienne à Paul Sauvadet. Tour à tour comédien, auteur, directeur de théâtre,
j’ai depuis peu renoué avec l’écriture romanesque. C’est vous dire tout le
plaisir gourmand éprouvé à déchiffrer puis à mettre en page le livre que vous
venez de découvrir.
La publication de
cet ouvrage constitue le dernier acte d’un formidable feuilleton, commencé…au
tout début de ce siècle. Qu’on en juge :
à cette époque, Jean-Claude Giraudon, retrouve par hasard dans la
bibliothèque patrimoniale des Quatre Piliers un manuscrit inédit signé de son
ancien professeur, Claude Gobin. Or voici que des amis de l’enseignant,
Françoise Jardin et Jean-François Fleury, suggèrent un jour à Alain Meilland,
alors en charge de la Culture et du Patrimoine dans la cité berruyère, de
découvrir la production picturale de Nathalie Gobin, une fille de leur compère,
prématurément disparue à l’âge de 28 ans en 1992. Il en résultera, en juin
2008, une magnifique exposition dans le
Château d’Eau devenu galerie prestigieuse, à la hauteur du talent de la jeune
artiste-peintre. Quelques années plus tard, François Carré s’intéresse au texte
et en organise une lecture dans le cadre des activités culturelles de Double
Cœur, l’association qu’il préside. Et la boucle est bouclée, avec l’actuelle
publication de « La Cavalcade » !
Je tiens à remercier ici le courage éditorial de JPS
Éditions, et je n’oublie pas son partenaire Double Cœur dont je salue la curiosité artistique, patiente et inlassable.
Et surtout,
surtout, merci à toi, lectrice attentive, lecteur curieux, pour la confiance
témoignée envers ce roman surprenant qui, une fois pour toutes, installe Claude
Gobin dans une éternité littéraire mille fois méritée. Bon vent à ton œuvre,
cher Claude Gobin, on reste à ton écoute.
Bien cordialement à toi et aux tiens,
Vierzon, Avril 2017, Gilles Magréau.
En exclusivité
avant la parution du livre de Claude Gobin :
découvrez l’AVANT
PROPOS de Jean-Claude Giraudon
et la
PREFACE de Jean-François Fleury
Petite
histoire véridique d’une véritable découverte.
Par un beau matin,
voilà bien une vingtaine d’années, me promenant dans Bourges tout en attendant
mon train, une pensée, soudain - allez savoir ce qui est venu l’animer ?- me
traversa la tête : « Claude Gobin, dont j’ai lu voilà si longtemps un court
recueil de poésies, a-t-il écrit d’autres poèmes ? ». Le mieux serait de me
renseigner à la Bibliothèque municipale, non… ? Et comme je me trouvais dans le
Centre ville, je tentai de trouver réponse à la Bibliothèque des Quatre Piliers.
J’y fus accueilli
par une Dame très aimable qui me confirma que Claude Gobin avait bien écrit
plusieurs livres qu’elle se fit un plaisir de m’apporter. Elle ajouta, posant
devant moi quatre recueils de poèmes : « Il y a aussi cela : ce n’est pas de la
poésie, mais un roman, non édité, de Claude Gobin, sous forme de manuscrit
dacylographié. J’ai pensé que cela pourrait peut-être vous intéresser. »
Je la remerciai,
me plongeai dans la lecture des poèmes puis, une heure plus tard, dans celle du
roman : « LA CAVALCADE ». Quel ne fut pas mon étonnement : l’histoire se
déroulait à Bourges ! Ma jubilation : le Diable en personne, s’invitait dans la
population ! Mon enthousiasme pour les situations hors norme, jusqu’à la
quarantième page, moment où…cette dame, Responsable du lieu, vint me dire très
gentiment qu’il était midi, que la Bibliothèque allait fermer, que je pouvais
revenir dès 14 heures.
Mais comme il me fallait prendre mon train, je
restai de nombreuses années sans connaître la fin du roman. Jusqu’à ce que
François Carré, à qui j’avais parlé de ce livre étonnant et jubilatoire, le
découvre à son tour et décide d’en programmer la lecture dans le cadre des
soirées de « Double Cœur ».
« Et rendons à
César, ce qui appartient à César… »
Je rends très
sincèrement hommage et remercie vivement cette Dame, dont le nom me reste
inconnu, Bibliothécaire à la Bibliothèque des Quatre Piliers, au tout début des
« années 2000 », dont la sagacité et l’esprit d’à-propos, en m’offrant de lire
ce manuscrit, nous permet aujourd’hui de prendre connaissance de cette œuvre,
bien plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord, tout en étant terriblement
« trugudulichonne » pour reprendre un terme de Claude Gobin, son inspiré et
savoureux auteur.
Jean-Claude Giraudon, Ancien élève de Claude Gobin
Une main qui chante en même temps qu’elle
écrit.
Le goût des lettres mais encore plus celui des mots…
Les mots qui font
voyager
Les mots dont on
peut faire des jeux
Les mots qui
calment tous les maux
Claude Gobin est avant tout un poète amoureux des poètes, un
complice de Verlaine.
« mon dieu, mon
copain, mon enfance
écharde et flamme
dans ma peine
flèche fichée
dans ma naissance »
Enfance en Champagne et en campagne qui feront de lui,
disait-il, un « rural invétéré », même en ville. Il a très tôt « compagnonné »
avec les livres, ses amis fidèles qui ne l’ont pas quitté et qui toujours l’ont
fait cheminer sur cette ligne de crête…entre la vraie vie et la vie
imaginée…entre la prose et les vers.
Les mots, il en est un qu’il n’aimait pas trop, c’était le
mot « NON ! ». Comme une répugnance à refuser des choses
possibles. Les enfants voulaient des poussins , et bien soit !...quitte
à les faire mourir de rire plus tard en courant après les ingrats…devenus des
poules. Il attrapait une souris dans la cave…discrètement…il la relâchait dans
le fond du jardin…Comme professeur, il n’était pas de ceux qui manient
l’autorité…mais espérait être un inspirateur, partager la passion à partir de
ses propres passions…même s’il fallait la grammaire et les déclinaisons,
concessions nécessaires aux coutumes.
Mais ce sont les voyages intérieurs qu’il n’a jamais cessé
de faire,
Le mot « fantaisie » en guise de signature.
Des écrits cloîtrés dans des tiroirs et rarement lus.
« La Cavalcade » en fait partie -roman manuscrit- trouvé par
hasard à la bibliothèque des Quatre Piliers par Jean-Claude Giraudon.
Une destinée est écrite là, jour à jour, et inscrite dans la
vie berruyère.
Est-ce donc la vie d’un homme ? Celle de l’étonnant
professeur Beauminet ! Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n’a
l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la
mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir
et regardez-vous-y. On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi.
Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas quand je vous parle de moi, je vous
parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé, qui crois que je
ne suis pas toi !
« Nous changeons
chaque jour, imperceptiblement, et pourtant nous sommes nous-mêmes,
apparemment. Mais comme les autres, eux aussi, se transforment en des sens
différents, on ne s’y retrouve plus ! Voilà où nous en sommes ».
L’histoire se déroule à Bourges et ce n’est donc pas
complètement un hasard si François Carré, découvrant à son tour ce roman, a
décidé d’en programmer la lecture dans le cadre de « Double Cœur », et cela le
jour même de la publication de l’ouvrage chez JPS Éditions.
Bourges, Avril 2017, Jean-François Fleury.